le lyrisme délivré du pittoresque, voici ce qui ravit dans les toiles des seize artistes du tournant du XX siècle accueillis au musée d’Orsay. Plutôt qu’exhaustif, le panorama est inédit. Quel siècle. La scène artistique tente de se définir : existe-t-il un art national dans ce jeune État fédéral helvétique, né en 1848 ? Les artistes, originaires de toutes les régions, ont voyagé en Europe, où ils se sont formés et ont découvert les avant-gardes. Pont-Aven, Paris ou Paul Cézanne les intriguent. Cuno Amiet, figure centrale, admet avoir mieux compris son compatriote Ferdinand Hodler grâce à la découverte préalable de Paul Gauguin et de Vincent Van Gogh en France. Animée par la volonté de fonder un art qui se voudrait à la fois suisse, singulier et moderne, l’époque est à la rupture, aux débats et à l’effervescence. Hodler et Giovanni Segantini s’affirment comme des protagonistes majeurs du symbolisme européen. Dans leur sillage, Giovanni et Augusto Giacometti, Félix Vallotton, Max Buri, Ernest Biéler, Hans Emmenegger, Édouard Vallet ou Alice Bailly renouvellent l’art de leur temps. Plébiscités par les collectionneurs, ils entendent s’imposer sur la scène nationale aussi bien qu’internationale. Leurs œuvres sont ouvertes aux influences du moment mais ancrées dans le paysage culturel et intellectuel suisse. Les portraits et paysages d’Hodler, Camiet, Giacometti sont remarquables, les paysages d’Emmenegger, saisissants.
PUISSANCE COLORISTE
Jun 23, 2021
1 minute
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