BENEDETTA
Devant la caméra du sulfureux cinéaste néerlandais, Virginie Efira incarne Benedetta Carlini, nonne italienne du siècle qui fut condamnée pour saphisme et tenue à l’écart de tout contact durant quarante ans. Agile manipulatrice ou vraie illuminée mystique ? Verhoeven ne juge pas, n’absout personne. Ce qu’il aime c’est la fine ligne qui sépare l’innocence de la culpabilité, la normalité de la folie. Son regard sur Benedetta, femme victime d’une société dominée par les hommes mais qui n’envisageait le plaisir féminin que dans le cadre du couple hétéro-patriarcal, est équivoque. Et son film ambigu. A la fois féministe, car il donne une voix à son héroïne multiple, et summum du « male gaze » lubrique, avec des scènes de sexe voyeuristes. Outrancier, à la limite du kitsch, ce soap opera médiéval anti-curé a-t-il encore les arguments pour choquer ? Pas si sûr… Tous les projets ne supportent pas une attente de trois ans avec le même ravissement.
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