Des châtaignes au bassin
La châtaigne d’eau était autrefois une plante très abondante dans toutes les zones humides de France et de Navarre. Se reproduisant en annuelle, elle produit des fruits charnus caractéristiques, les mâcres, à la forme et à la saveur rappelant vaguement celles dans les régions où elle poussait, au point que jusqu’au XIX siècle elle était considérée comme une plante potagère. En témoignent les noms vernaculaires nombreux dont cette plante dispose encore: mâcre nageante, mâcre flottante, marron d'eau, noix aquatique, châtaigne aquatique, truffe d'eau, cornes-du-diable, cornelle (au Canada)… On la consommait crue ou cuite. Mais aujourd’hui, on sait que les fruits crus peuvent être porteurs de la douve, un parasite du foie qui est éliminé à la cuisson. On la cuisine à la vapeur, en la bouillant, en la grillant ou sous la cendre. En Chine, on la trouve encore fréquemment sur les marchés, prête à consommer, de l’été au début de l’automne comme nos « marrons chauds » vendus dans la rue quand arrive l’hiver. Son feuillage équipé de flotteurs prend de superbes teintes dès l’été. Extrêmement graphique, il est constitué de rosaces complexes qui s’agencent parfaitement les unes avec les autres.
