OUVERTURE FÉMINISTE
La phrase résonne depuis 1987 : « Le moment de la réexposition dans le premier mouvement de la est l’un des plus terrifiants de toute la musique, là où se frustre la cadence soigneusement préparée, et l’énergie accumulée explose finalement dans la rage meurtrière d’un violeur incapable d’atteindre la jouissance. » C’est sous cette forme que Susan McClary la fit paraître dans une revue musicale du Minnesota,, qui parlait d’« un homme terrifié par l’impuissance ou l’infertilité », « criant après la joie dans le tunnel de l’ego ». McClary reprit ce texte en 1991 pour son livre (en français, , publié par la Philharmonie de Paris) sous une forme atténuée : « Le moment de la réexposition dans le premier mouvement de la de Beethoven, par exemple, est un épisode affreusement violent de l’histoire de la musique. » Mais c’est la première version, avec la figure terrifiante du violeur, qui revient toujours dans les débats sur la , jusqu’à constituer la principale nouveauté exégétique du dernier demi-siècle.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits