LA VIE À QUATRE MILLIONS D’ISO
Des capteurs nouvelle génération pour un usage industriel
En 2018, la réalisatrice australienne Lynette Wallworth, connue pour son utilisation innovante des nouvelles technologies, part réaliser son auprès du peuple Yawanawá et de la première femme chamane de cette tribu amazonienne. Sa volonté est de proposer l’expérience la plus immersive possible. Sur place, les tournages ont lieu pour certains de nuit, dans un environnement sans aucune lumière. Et pourtant, l’équipe arrive à filmer insectes et petits êtres vivants fluorescents, là où la plupart des appareils et caméras n’auraient rien détecté. Greg Downing, directeur de la photographie, emploie pour l’occasion la Canon ME20FSH, une caméra dont la sensibilité peut atteindre l’équivalent de 4 millions d’ISO. Si l’appareil possède un capteur peu défini, doté de photosites presque cinq fois plus gros que la normale, il en dit long sur l’avenir qui se dessine, en vidéo comme en photo. La sensibilité ISO n’a depuis des années cessé de croître. Canon a d’ailleurs lancé en juillet dernier un nouveau capteur qui peut réagir à 0,08 Lux en vidéo HD à 60 ips. Mais il n’est pas encore l‘heure de voir arriver cette technologie sur nos appareils photos. Ce capteur est pour l’instant réservé à un usage industriel, tout comme le nouvel APS-H de 250 MP également conçu par Canon. Ce qui pose la question de ce dont aura besoin le photographe dans le futur. Un capteur plus sensible en basse lumière ou un capteur plus défini ? Deux visions pas si simples à concilier.
