Caucase: mais où est l’Europe?
Le cessez-le-feu dicté par Moscou dans le Haut-Karabakh est une défaite pour l’Arménie, mais également pour l’UE.
Que ce soit à Hongkong, à Moscou ou à Minsk, l’Europe doit prendre. « Je ne suis pas d’accord avec cet accord de cessez-le-feu », a confié Emmanuel Macron aux représentants de la communauté arménienne. Mais la France, sur le point d’envoyer un avion-cargo d’aide humanitaire à Erevan, aura bien du mal à convaincre les deux autres coprésidents du groupe de Minsk – Russie et Etats-Unis – de renégocier un nouveau texte. Washington semble plus intéressé par le décompte de voix dans les urnes de Géorgie ou de Pennsylvanie que par la cause arménienne, tandis que Moscou se satisfait d’un accord qui signe la capitulation de l’Arménie et la domination de la Russie dans la région, même si celle-ci doit compter avec la forte implication de la Turquie. Quant à l’Union européenne, elle a brillé par son absence. Rien, en dehors de quelques paroles creuses. Pas de sanctions à l’égard de l’Azerbaïdjan, et encore moins de reconnaissance de la République d’Artsakh (Haut-Karabakh), comme le réclament les Arméniens. Les intérêts économiques ont sans aucun doute parlé: pour des raisons de pétrole et de gaz, on ne se fâche pas avec Bakou… Un silence qui rappelle cette sentence de Paul Valéry: « L’Europe n’a pas la politique de sa pensée. » Mais au fait, que pense l’Europe?
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