PETITES REINES DE KABOUL L’ÉCHAPPÉE BELLE
Sur le campus de l’université de Lille, un vent de liberté souffle à la fenêtre de Masomah Ali Zada, 23 ans. Dans une petite chambre aux murs tapissés de photos d’Afghanistan et de médailles de cyclisme, la jeune femme, vêtue d’une tunique noire sur un jean slim, révise à son bureau. Sa rentrée en deuxième année de génie civil a eu lieu en septembre, mais pour sa sœur cadette, Zahra, 22 ans, c’est le jour J. Ce matin, elle rentre à l’école d’aide médicale. « La crise sanitaire a montré qu’il y avait une vraie demande de renfort. J’ai voulu apporter ma contribution », explique la jeune Afghane dans un français impeccable. Un an après leur arrivée en France, en 2016, les sœurs ont suivi une année d’étude intensive du français grâce à un dispositif d’accueil des étudiants réfugiés et demandeurs d’asile. « C’était un peu étrange au début, raconte Masomah, réajustant son voile brodé de fleurs. Par exemple, dans notre résidence universitaire, filles et garçons sont mélangés. En Afghanistan, nous sommes séparés dans deux bâtiments distincts. Je trouve à présent cette cohabitation normale et sans danger. » Les vrais risques, les deux sœurs les ont endurés avant.
Tandis que l’étudiante se replonge dans un cours sur la mécanique des fluides, on frappe à la porte. En habits de cycliste, Thierry Communal, professeur en ingénierie de 51 ans au physique
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