Tokyo, une mégapole qui chamboule
« Tokyo la détruite et la reconstruite est une pieuvre aux tentacules élastiques. »
Jean Cocteau
e qui frappe le plus, quand vous découvrez Tokyo à la belle saison, c’est une toute petite chose. Oh, bien sûr, il y a les forêts de gratte-ciel en rangs serrés, les grappes de néons qui zèbrent chromatiquement la nuit, les hordes de piétons traversant les avenues au pas, bien dans les clous, bien au feu vert, le réseau de trains et de métros inextricable, ultra-dense, où, malgré la foule, tout n’est que civisme, propreté et ponctualité. Tout cela, évidemment, vous sidère. Mais par-dessus tout, il y a ces cigales toutes bêtes qui, dès qu’il fait chaud, nappent l’ensemble de la ville de leur chant bizarre. Les comme on les appelle ici, stridulent decrescendo en 5 ou 6 temps, se taisent, mélancoliques, puis vibrent de nouveau; leur mélodie n’a rien de commun ou entre autres dessins animés nippons qui inondaient les écrans des années 90 et dans lesquels les zézayaient en fond sonore. Et pour peu qu’une libellule géante – Tokyo en regorge – volette à vos côtés, c’est une confusion magique, une fabuleuse étrangeté qui, d’un coup, semble vous lier à la capitale, comme si le réel et la fiction, l’hier et l’aujourd’hui, le connu et l’inconnu jouaient ici à de vertigineuses parties de cache-cache.
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