Le street-art fait le mur
out le monde connaît Franck Slama sans le savoir. Sous le pseudonyme d’Invader, le street-artiste français a collé des milliers de en mosaïques sur les murs des plus grandes villes de la planète. a été dévoilé en fanfare en 2011, lors de l’inauguration de son exposition à La Générale, à Paris. C’est en 1996 que cet ancien étudiant des Beaux-Arts de Paris, âgé de 27 ans, débute ce projet pharaonique qu’il baptise « L’Invasion ». Méthodiquement, il s’empare des métropoles, de Londres à Los Angeles, de Tokyo à Bangkok, et recense chacune de ses interventions dans une base de données consultable sur son site et son application (une vraie chasse au trésor pour les aficionados!). Depuis, au répertoire d’Invader est venu s’ajouter un autre héros de jeux vidéo, Super Mario, et une série d’œuvres relevant du « Rubik’s Cubism ». À l’aide de centaines de ces cubes (jeu star des années 80), il recrée pochettes d’albums célèbres (David Bowie, Patti Smith, Bob Dylan…), peintures iconiques ( de Vinci, qui vient d’ailleurs d’être vendue chez Artcurial 480200 €, un record; ou de Courbet) et portraits de personnalités fictives ( ou réelles (Florence Rey). Rançon du succès oblige: nombre de ces œuvres disparaissent progressivement de l’espace public au seul profit de collectionneurs. Néanmoins, en janvier dernier, 3861 étaient encore répartis dans 79 cités du monde entier. De neuf ans son cadet, Jules Dedet, alias L’Atlas, considère lui aussi que pour rendre l’art accessible au plus grand nombre, les musées et les galeries ne suffisent plus. C’est donc dans la rue que ce passionné de calligraphie né à Toulouse a d’abord exposé ses graffitis, sorte d’alphabet monumental entre abstraction et art cinétique. En quête d’un « langage pictural universel », il crée des peintures murales composées de lettres noires sur fond blanc, étirées jusqu’à la frontière du lisible. Elles révèlent des formes autant que des lettres et évoquent les frises d’une figure majeure de l’art contemporain, Tania Mouraud.
