Hackett
pourrait tout à fait convenir au pittoresque QG d’espions du film Il s’agit en fait du club Hackett (chiffré en référence à l’adresse de la première boutique). Fort de ses 113000 membres, il devrait, nous assure-t-on, s’ouvrir un peu plus à l’international. Les accros à la s’y inscrivent pour le prestige – invitations à l’Oxford and Cambridge Boat Race, sponsorisée par la marque – ou pour le plaisir de faire partie d’un club en dont les règles semblent avoir été établies sous le règne de George V. Ce look est le fait de Jeremy Hackett qui, à 65 ans et malgré les rachats de son entreprise au fil des années, reste seul maître à bord. Entouré d’une vingtaine de stylistes basés à Londres, il propose des collections taillées dans son idéal britannique dès les années 80. Cet autodidacte passionné de vêtements vendait alors des costumes de seconde main aux puces de Portobello et faisait ses armes chez un tailleur de Savile Row, mythique rue londonienne du sur-mesure. Alors qu’il ouvre sa première boutique vintage sur Parson’s Green, en 1983, Jeremy Hackett met en place une première collection, lancée en 1985, avec, notamment, ce tweed vert à damier rouge vite adopté. Dans la foulée, un client, officier de la garde royale, lui propose de sponsoriser son club. Le créateur en profite pour créer le fameux polo aux armes des officiers, première pièce de son puzzle. Dès le départ, pour la fabrication qu’il souhaite exemplaire, Jeremy Hackett mise sur les manufactures locales centenaires, dont Stephen Walters&Sons Ltd., née en 1720, qui habille toujours la famille royale. Comme Ralph Lauren de l’autre côté de l’Atlantique, Hackett va séduire les hommes soucieux de s’identifier à des gentlemen. Rassurés, ils viennent s’offrir l’« Essential British Kit » imposé par Jeremy Hackett. Notamment les polos qui, cette saison, reprennent une technique de fabrication abandonnée dans les années 80: tricoté à plat, le fil retrouve le poids qu’il avait perdu et cette épaisseur qui pèse agréablement sur l’épaule. Nos shoppeurs s’approvisionnent aussi en mailles et en chemises classiques puisées dans la ligne Masculines jusqu’au bout, certaines boutiques Hackett (notamment à Paris) se sont alliées aux services de Murdock, barbier et parfumeur. Chaussures cirées, cravates club discrètement rayées, boutons de manchettes: on est Hackett ou on ne l’est pas!
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