Dernière revue française
Patrice Jean n’est pas un écrivain du bonheur à la Jean d’Ormesson. Depuis quatre livres, ce chauve goguenardil a beaucoup été comparé à Houellebecq. En lisant son nouveau roman, on a surtout pensé à Flaubert (celui de et de la correspondance). Que raconte ? Antoine Jourdan est un homme entre deux âges qui vit chichement dans le quartier de la Grand’Mare, à Rouen. Père divorcé, un peu paumé, un peu ronchon, attaché aux livres et autres choses d’antan, il anime avec un copain de jeunesse la revue littéraire gazette pointue qui ne compte qu’une centaine d’abonnés. Entre deux saillies drolatiques contre l’époque, le narrateur brosse une galerie de portraits qui font le sel du livre, tels sa maîtresse Caroline, crispante et émouvante, ou le savoureux Eugène Rémy, bouquiniste atrabilaire dont la librairie s’appelle Mort à crédit… Quand on aime les moralistes du xviie siècle, Bloy, Léautaud et Blondin, on est ici comme chez soi. À lire en charentaises avec une bonne pipe, après s’être sagement calfeutré dans sa chambre.
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