CAMOUFLAGE DESIGN
Depuis la piste de ski de fond qui serpente entre plateaux sauvages et à-pics karstiques, comment soupçonner que le chalet Tamersc est en planque à quelques foulées de là ? Ce n’est pas un hasard si sa concrétisation a nécessité près de dix ans, depuisse remémore Gerhard Mahlknecht, qui exerce aujourd’hui en son nom propre. En témoigne le musée de la photographie montagnarde Lumen, qui évoque un tremplin dans le proche domaine skiable de Plan de Corones. Ici, c’est un camouflage sylvestre qui a présidé à l’édification des deux bâtiments composant le chalet, eux-mêmes en dialogue formel et usuel. En extérieur, celui-ci se lit aussi dans les fenêtres rythmant la façade, lesquelles laissent place à des ouvertures horizontales dans les hauteurs. Une pareille sophistication épurée dessine l’intérieur, où le mobilier a été entièrement intégré, à l’image de toutes les commodités requises pour un séjour quatre saisons. Dès le rez-de-chaussée, l’unité de parement est remarquable, convoquant tantôt un manteau de neige virginal, tantôt une prairie d’herbe inaltérable. Cette impression de cocon aux horizons larges se ressent dans les objets décoratifs, sélection choisie en ardoise, feutre, coton ou céramique. Seul élément de maçonnerie, un poêle inspire la même hospitalité bienfaisante, aussi fonctionnelle qu’esthétique. Dessiné par l’architecte et réalisé par des artisans locaux, cet agencement prolonge son harmonie dans l’escalier, dont la mise en lumière met sur le chemin de l’espace de nuit. Des deux chambres doubles à un petit bureau, séparées par des cloisons au double jeu, sa clarté conceptuelle ne se dément pas. partage Thomas Erlacher, entre deux assauts touristiques. Reste à guetter la vacance de cette retraite stylée, en location. Totalisant cent trente mètres carrés, elle accueille jusqu’à six personnes, amateurs sportifs ou contemplatifs de grands espaces. Attention : qui va à la chasse perd sa place !
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