Claude Lévêque, la beauté chaotique
es flashs et des crépitements… L’expérience proposée par Claude Lévêque est totale, visuelle et sonore à la fois. Déambulant dans l’immensité de cette ancienne base sous-marine, le visiteur est frappé de stupeur. Il slalome rebaptisée « La Chair de poule » par l’artiste) qui se déplacent de quelques centimètres par minute. Sa vision est altérée, exactement comme celle de la mouche de – une chanson des Cramps, groupe de rockabilly américain ayant connu son heure de gloire dans les années 80 –, qui donne son titre à cette installation. Il est donc aisé de frôler ces sept amas scintillants en imaginant l’attaque d’araignées géantes ou le ballet des hélicoptères d’ film culte de Francis Ford Coppola (1979), s’apprêtant à bombarder un village du Vietnam. Créée in situ, cette œuvre est inspirée par l’histoire du monument qui l’accueille, dont le toit est surplombé d’une dalle de 8 mètres d’épaisseur aménagée en chambres d’éclatement chargées d’absorber la puissance des obus et d’empêcher la destruction de l’abri. Renforçant la sensation d’insécurité, une boucle musicale enregistrée par Claude Lévêque lui-même – avec un boulon tournoyant dans un plat en Inox – impose son staccato industriel. Pourtant, le plasticien n’hésite pas à comparer ce dispositif spectaculaire à Et, s’il est vrai que du chaos naît la beauté, de cet agencement de tuyaux jetés en vrac émane aussi un sentiment de solidarité. En effet, les colliers qui soudent ces barres les unes aux autres, toutes différentes en raison de leur longueur, symbolisent le lien qui les empêche de s’affaisser et les maintient ensemble.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits